[ Pobierz całość w formacie PDF ]
effort pour améliorer votre sort, mais après le souk que vous allez mettre à Beverly Hills, je vous
garantis qu'ils vont se bouger les fesses.
Plus important encore, j'insiste sur le fait qu'il est absurde de s'en prendre aux membres des
autres minorités ethniques - Coréens, Vietnamiens, Latinos, Juifs, Arabes ou Samoans.
C'est une vieille astuce du pouvoir blanc que de détourner votre colère vers d'autres groupes
minoritaires, et ça fait des siècles que ça marche. Vous avez un seul véritable ennemi, et je sais
que vous savez qui c'est. Il se peut que les Coréens ou d'autres vous traitent comme de la
merde, mais c'est nous qui leur avons appris à le faire - ce qui prouve qu'eux aussi se sont fait
avoir.
Pour ce qui est de choisir les maisons à piller et à incendier, il faut faire preuve d'un peu de
jugeote. Je vous conseille en particulier de piller les villas entre Santa Monica Boulevard et
Sunset Boulevard (ce sont des gens plus raffinés et leurs collections d'objets d'art sont de
meilleure qualité) et d'incendier celles qui surplombent le côté nord de Sunset Boulevard (la
plupart sont moches et écologiquement néfastes et, vu la hauteur des collines, les Blancs
pourront admirer le spectacle depuis aussi loin que Pasadena et Orange County.
Une fois votre mission accomplie à Beverly Hills, si vous avez encore un peu d'essence, vous
pouvez faire un tour à Bel Air et à Brentwood, qui ne sont pas loin et qui valent aussi le détour.
Prenez le Sunset Boulevard direction ouest jusqu'à l'hôtel de luxe qui refuse une chambre à
Eddie Murphy dans Le Flic de Beverly Hills. A partir de là, vous êtes dans le quartier où habitent
les Reagan et le maire de Los Angeles.
Enfin, après une longue et fructueuse journée d'émeutes, rentrez à South Central et organisez-
vous. Menacez de vous en prendre à Malibu la prochaine fois si on ne vous accorde pas l'égalité
en matière d'emplois bien payés, de logement, de services de santé, ainsi que le droit de tourner
dans d'autres films que des comédies « ethniques» de série Z.
9 : Sauvons les petits païens!
A l'époque où je fréquentais une école catholique, les bonnes sSurs nous incitaient à adopter
des « petits païens », comme elles disaient. Pour la modeste somme de cinq dollars par an,
j'avais le droit de prendre en charge un bébé du tiers monde. Il était alors baptisé et c'est moi qui
choisissais un nom chrétien à ce petit sauvage, lui évitant ainsi de passer le reste de l'éternité au
purgatoire. Les cinq dollars en question étaient censés suffire non seulement à nourrir le pauvre
innocent, mais à lui permettre de devenir un honnête et fervent catholique.
Un jour que sSur Patricia Marie nous exhibait les certificats de baptême, preuve que nos bébés
païens étaient désormais sauvés du péché originel, il se trouve que l'un d'entre eux se retrouva
sans légitime tuteur. J'ai alors levé la main et prétendu qu'il était à moi. Mon idée, c'était que plus
j'abriterais de petits païens sous mon aile protectrice, plus j'aurais de chances d'échapper aux
flammes éternelles de l'Enfer.
Les Américains ont toujours eu tendance à se percevoir comme un peuple particulièrement
généreux, prodiguant des milliards de dollars d'aide aux populations dans le besoin.
Évidemment, je ne parle pas des populations dans le besoin de Gary, Indiana, ou des
Appalaches, ou de Jersey City. Quand il s'agit de nos chers concitoyens, nous sommes
impitoyables. Aide sociale, tickets d'alimentation, allocations logement, supprimez-moi tout ça ! Si
vous habitez dans le Michigan, le gouverneur exige que vous retourniez au boulot trois mois
après avoir accouché, sinon, adieu les allocs ! Et le brave homme est catholique.
Il ne faut pas trop s'étonner que toute cette affection un peu bourrue déployée à l'égard des
pauvres autochtones finisse aussi par déteindre sur les petits païens d'outre-mer. D'après les
derniers sondages, la plupart d'entre nous - 80 % - sont convaincus que les États-Unis
soutiennent le reste du monde à bout de bras. D'où ma surprise de découvrir qu'en matière
d'aide au tiers monde, notre pays est, parmi les pays développés, celui qui dépense le moins par
habitant.
Et vous savez quel est le pays le plus généreux du monde? L'Arabie saoudite. Vous avez bien
entendu, l'Arabie saoudite consacre à l'aide au développement un pourcentage de son PIB
supérieur à celui de tous les autres pays, soit cinq milliards de dollars par an. Après elle viennent
la Norvège, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas. Même des pays comme le Portugal et le
Luxembourg sont deux fois plus généreux que les États-Unis. En chiffres absolus, c'est le Japon
qui dépense le plus.
Bref, les États-Unis consacrent moins de 0,5 % de leur 1 600 milliards de dollars de budget à
l'aide au tiers monde. Mais ne perdez pas le moral, chers compatriotes, nous sommes
quand même les premiers du point de vue de l'assistance militaire aux pays en voie de
développement.
C'est donc avec un certain intérêt que j'ai pu lire dans un quotidien il y a quelque temps que les
conditions de vie dans certains endroits des Etats-Unis « commençaient à ressembler à la
situation régnant dans le tiers monde ». Et d'ailleurs, l'Agence américaine pour le développement
[ Pobierz całość w formacie PDF ]